Les 16 camarades de Handi-Social, qui avaient notamment bloqué un TGV puis les pistes de l’aéroport de Toulouse en 2018 ont été poursuivis en correctionnelle, condamnés à des amendes administratives fermes et, en 1ère instance, à des peines de prison avec sursis, que la cour d’appel a transformé en amende ferme.

Si nous avons dû mener ces actions, c’est parce que la France n’a pas hésité à faire reculer nos droits dans un contexte ou l’ONU utilise 3 termes pour parler de la politique handicap de la France : ségrégation, privation de liberté et atteinte aux droits humains.

C’est pourquoi nous vous invitons à nous soutenir le mercredi 23 octobre à 8h15 devant la cour de cassation, quai de l’Horloge, 75 001 Paris.

Voici un court résumé des faits.

 

Blocage TGV gare SNCF Matabiau de Toulouse  pour circuler librement.

Le 24 octobre 2018, une vingtaine de camarades des associations du CIAH 31, Collectif Inter Associatif Handicaps 31, se sont retrouvés dans le hall de la gare Matabiau à Toulouse pour manifester leur colère quant au niveau d’accessibilité de la gare de la 4e ville de France, dans laquelle il était toujours impossible de progresser de manière autonome, sans devoir réserver un accompagnement 48h à l’avance pour aller prendre le train. L’objectif était de bloquer le TGV au départ de Toulouse à destination de Paris qui partait à 11h49 du quai 1B.

 

Aéroport de Blagnac : on passait par là, on a vu de la lumière, on est entrés.... Blocage pour nos droits !

En 2018, en matière de handicap, les reculs se sont succédés , avec la loi ELAN qui a divisé par cinq la production de logements accessibles, avec la neutralisation de la promesse d’ascenseurs obligatoires à R+3 par des conditions inacceptables, avec la fausse augmentation de l’AAH, une réforme de la justice qui va compliquer encore davantage les recours pour les droits des personnes, avec les frais facturés sur les tutelles et curatelles, avec les reculs continus de la compensation du handicap, avec les attaques en cours contre la compensation avec la diminution des heures de PCH déjà très restrictives, ….

Alors, le 14 décembre 2018, 16 camarades et 4 gilets jaunes en soutien, ont tenté avec succès d’accéder au tarmac de l’aéroport de Toulouse-Blagnac pour stopper un tout petit moment la circulation aérienne.

 

Personnes handicapées : le procès de Toulouse vire à l'absurde et devient celui de l'accessibilité de la Justice

En voulant criminaliser l'activisme des camarades, la justice s'est ridiculisée. Elle ne pouvait pas faire une démonstration plus éclatante de l'incompréhension et du mépris des institutions envers les personnes handicapées, ainsi que du bien fondé et de l'urgence de nos luttes.

Nous, militants d’Handi Social, avons dénoncé les conditions "indignes" dans lesquelles s'est déroulé notre procès, qui s'est tenu au tribunal de Toulouse, mardi 23 mars, pour avoir “entravé” la circulation ferroviaire et aérienne en 2018.

 

Le Parquet général auprès de la Cour d’appel de Toulouse, sous couvert de déclarations d’intention, refuse à son tour de rendre réellement accessible les débats aux personnes handicapées afin de permettre un jugement équitable et des débats contradictoires.

Concrètement la demande d’aide humaine pour trois des prévenus est refusée ce qui les empêchera d’être assistés dans leurs actes et nécessités de la vie courante malgré une audience prévue une journée entière !

L’impossible accès en autonomie en fauteuil roulant au tribunal à cause d’un monte-charge, de surcroît branlant et sale.

On a bien vu que le tribunal n’avait rien fait pour nous permettre d’avoir un procès équitable et qu’aucun moyen de compensation n’avait été prévu ni mis en place afin que nous puissions nous exprimer individuellement devant la justice.

De plus, les risques sanitaires liés à la Covid auxquels nous avons été exposés durant cette audience.

 

Procès de la Honte = Etat coupable mais activistes handicapés condamnés à de la prison = NON vous ne nous ferez pas taire !

Le 19 mai 2021, le procès de la honte, où l'Etat coupable de non-respect des lois sur l'accessibilité, fait condamner à des peines de prison avec sursis des camarades qui n'ont fait que dénoncer le non-respect des lois et de la convention internationale des droits des personnes handicapées par la France : ces tentatives d'intimidation démontrent malheureusement d'une manière éclatante la légitimité de notre combat !

Pour autant, malgré la lourdeur des peines, malgré la disproportion manifeste entre les entraves que nous avons provoquées pendant une petite heure à 2 reprises, et celles que nous vivons ainsi que nos pairs de manière permanente, dans une relative indifférence coupable, nous n'avons pas l'intention de nous laisser pousser au silence !

Bien entendu les 16 condamnés font appel des condamnations ce qui les suspend.

Procès de la honte : « Bis repetita » Les militants handicapés d’Handi-Social à nouveau jugés sans permettre un procès équitable

Le 30 juin 2022, 15 des 16 camarades condamnés en première instance sont convoqués devant la Cour d’appel de Toulouse suite à leur contestation d’un jugement de première instance. Mais la justice refuse toujours prendre en compte les réalités subies par les personnes handicapées, avec une difficulté manifeste de se mettre à leur place et de comprendre leur demande d’être jugés dignement.

Description de la photo: 18 militants, dont 7 en fauteuil, sont devant une banderole dans une rue de Toulouse. Toutes les personnes portent un masque chirurgicale.

Sur la banderole est inscrit : “stop #handiphobie #capacitisme” “les z'handi en colère” “mon seul handicap, la politique actuelle”

Suite au résultat délibéré du 27 octobre 2022, les 15 camarades ont écopé  de peines d'amendes ferme. C'est pourquoi nous nous pourvoyons tous en cassation se déroulera ce 28 octobre.

 

 

Une pensée pour notre camarade Jérôme qui nous a quitté brutalement en 2021.

 

Description de l'image : Sur le tarmac de l'aéroport, Odile Morin et Jérôme, l'un à côté de l'autre avec un gilet orange et le logo de l'association Handi-social, qui se tiennent le bras de façon amicale. Derrière eux six avions à l'arrêt et une personne qui travail à l'aéroport.