Les sénateurs et le président de la métropole toulousaine seront-ils
« handiphobes » et « gérontophobes » ou pas ?
Choisiront-ils de rejeter, de discriminer les personnes handicapées et les personnes âgées, d’être les fossoyeurs des droits à l’autonomie des personnes en situation de handicap et des personnes âgées dépendantes ou seront-ils leurs défenseurs?
En effet, ce mardi 17 juillet, les sénateurs seront amenés à examiner le projet de loi ELAN et ils seront donc amenés à voter notamment sur l’article 18 qui propose de réduire de 90 % le nombre de logements accessibles construits à l’avenir. Ils seront donc amenés à choisir entre nous « aimer » ou nous discriminer et nous rejeter !
Ceci alors que nous manquons cruellement de logements accessibles pour les personnes en situation de handicap et les personnes âgées dépendantes, dont beaucoup sont obligées de vivre ou de finir leurs jours dans des établissements coûteux.
Alors même que la production actuelle (qui n’a jamais été de 100 % de logements neufs mais uniquement de 100 % des logements collectifs situés en rez-de-chaussée ou desservis par ascenseur soit environ 45% de la production) est insuffisante, et que les personnes en situation de handicap sont celles qui attendent le plus longtemps un logement social dans la métropole toulousaine, jusqu’à 20 ans pour certains. Alors que le 1er motif de demande de mutation dans le parc social est à 17% le handicap ou problème de santé, avec une surreprésentation parmi les demandeurs de mutations de plus de 3 ans !
Alors que nos associations reçoivent de plus en plus souvent des appels à l’aide de personnes enfermées dans leur logement faute d’accessibilité et à qui les bailleurs publics et privés sont incapables de faire des propositions de logements accessibles, allons-nous revenir 40 ans en arrière ?
C’est pourquoi nous appelons au rejet de l’article 18 de la loi ELAN par les sénateurs.
En parallèle, nous invitons le maire de Toulouse et président de Toulouse Métropole à s’engager à l’instar de ses collègues maires de Paris, de Nantes et de Mantes la Jolie, à imposer aux bailleurs privés et publics de continuer à construire 100 % de logements accessibles lorsqu’ils se situent en rez-de-chaussée ou sont desservis par ascenseur.
La colère est grande dans le monde du handicap et si les sénateurs devaient maintenir cet article 18, répondant à l’appel des lobbies de l’immobilier et du bâtiment soucieux avant tout d’augmenter leurs marges, ce serait au détriment de l’intérêt général.
Si le président Macron a besoin d’aide pour savoir où trouver les moyens pour financer sa politique du handicap (qu’il a présenté comme prioritaire pour se faire élire), nos associations ne manqueront pas de lui indiquer très concrètement quelles sont les activités économiques qui seraient susceptibles de contribuer par une taxe sur leurs transactions financières si les pouvoirs publics manquent réellement de moyens pour construire la société inclusive que le gouvernement appelle pourtant de ses vœux !
Ainsi, pour être entendu, et parce que cette loi est injuste et indigne, nous passerons à l’action de terrain avant fin juillet afin de faire entendre notre colère légitime.
Odile MAURIN, président d’HANDI-SOCIAL
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